Déclaration liminaire du Sgen-CFDT Champagne Ardenne au CTSD du 28 janvier 2019
Monsieur l'Inspecteur d'Académie,
En ce premier CTSD de l'année, comme nous l'avons déjà exprimé, force est de constater qu'une fois encore l'écart entre les discours tenus d'en haut et la réalité du terrain s'accroit.
Nous remercions tout d'abord le personnel administratif pour la qualité des documents transmis. Personnel qui n'est guère reconnu si l'on s'en tient à l'annonce de ? 17 postes prévus sur l'académie lors du comité technique académique du 21 janvier dernier. Il serait illusoire de penser à une amélioration de l'ensemble des services rendus tant auprès des personnels que des usagers. Dans ces conditions l'école bienveillante risque d'être bien malmenée.
Il en est de même pour les évaluations dans le premier degré.
La deuxième série d'évaluation en CP, malgré les remontées transmises par de nombreux syndicats à notre ministre, est maintenue sans tenir compte d'aucune des remarques et suggestions, contrairement à ce que peut déclarer Monsieur Blanquer dans sa lettre du 16 janvier aux enseignants. Il reconnait simplement quelques problèmes techniques dans la saisie des résultats mais oublie toujours la surcharge de travail engendrée.
Le Sgen CFDT rappelle « que les temps de correction et de saisie sont du temps de travail supplémentaire et que nous ne souhaitons pas que ces heures soient prises sur les APC (temps « volé » aux élèves),
le Sgen-CFDT demande officiellement à ce qu'une indemnisation nationale soit versée à ces personnels. Cette proposition a été relayée auprès de J-M Blanquer le 20 décembre et auprès du DGRH le 14 janvier. Pour le Sgen-CFDT, la multiplication des évaluations standardisées entraîne le système éducatif dans le champ de la défiance et de la tension, loin des objectifs d'une école de la confiance.
Plus localement, nous apprenons par nos adhérents les prévisions de fermeture de la SEGPA du Collège d'Othe et Vanne sans qu'aucune instance académique ou départementale n'ait inscrit ce sujet à son ordre du jour.
L'an passé la fermeture de la SEGPA d'Arcis, entraînant une inclusion à la hâte d'une partie des élèves en milieu ordinaire et le déplacement contraint de l'autre partie vers la SEGPA du collège Euréka de Pont sainte Marie, n'ouvre-t-elle pas la voie à une dissolution programmée de ces structures ?
Le Sgen-CFDT réaffirme son attachement à la réussite de tous les élèves et s'inquiète pour les élèves impactés par cette décision administrative autoritaire, voire disons-le budgétaire.
L'inclusion scolaire est l'affaire de tous mais elle est exigeante.
- Exigeante car des conditions de travail sont nécessaires pour alterner le temps éducatif et le temps d'apprentissage.
- Exigeante par l'encadrement des élèves avec un effectif réduit pour la réussite de tous.
Les SEGPA subissent une évolution depuis la circulaire de 2015. S'y ajoutent les nouvelles modalités d'affectation et d'orientation. Les élèves en situation de grandes difficultés scolaires méritent ces dispositifs ambitieux. Ceux-ci permettent d'analyser ce qui résiste dans les apprentissages amenant à étudier plus largement ce qui fait progresser chacune ou chacun. Que vont devenir les élèves qui auraient relevé de la SEGPA ces prochaines années ?
D'autre part, le Sgen-CFDT a accueilli positivement dès 2017 le dédoublement des classes de CP et de CE1 de REP et de REP + si et seulement si des moyens spécifiques supplémentaires adéquats étaient alloués. Dans l'Aube, la dotation relativement généreuse à la rentrée 2018 a permis de satisfaire ces besoins en dédoublement. Pour la rentrée 2019, nous nous inquiétons de la disparition des dispositifs « maitres supplémentaires » épargnés jusque là. Nous dénonçons également le gonflement mécanique des effectifs des classes du CE2 au CM2 rarement anticipé et qui amène à des effectifs allant jusqu'à 26, 27 voire davantage.
On apprend que le département de l'Aube sera doté de 5 postes supplémentaires par redistribution des moyens académiques. Mais on note localement des augmentations d'effectifs conséquentes. Prenons par exemple l'école Ferdinand Buisson à La Chapelle Saint-Luc. Cette école a été primarisée il y a quelques années et elle atteindra si l'on en croit les prévisions, la taille d'un véritable petit collège. Même complète la décharge de direction risque de ne pas suffire au bon fonctionnement de l'école.
L'annonce faite en CTA du 21 janvier 2019 concernant une seule académie Grand-Est au 1er janvier 2020 sans discussion préalable montre encore une fois l'absence de dialogue. En effet la surdité du Ministre à l'encontre des personnels de terrain et des corps intermédiaires met à mal l'ambition affichée en faveur du premier degré.