Déclaration de Sgen-CFDT au CDEN Marne du 24 mars 2023

Déclaration liminaire du Sgen-CFDT au CDEN Marne du 24-03-2023

Mesdames, messieurs,

Nous voudrions dans cette déclaration évoquer la réalité du terrain pour mieux éclairer notre opposition à cette carte scolaire qui, bien que minutieusement travaillée par les personnels de la DSDEN, ne nous satisfait pas.

Nos collègues ont à gérer, dans les écoles comme dans les collèges et lycées, une situation de plus en plus complexe. Aux exigences toujours plus élevées que l’on impose aux personnels sur un temps qui, lui, est toujours le même, et face à des effectifs qui évoluent peu, s’ajoute la difficulté d’intégration d’élèves handicapés qui, si elle est un beau projet qui répond à notre image d’une société acceptant et respectant toutes les différences, s’est faite dans des conditions indignes de l’importance du sujet. On a inventé en catastrophe un nouveau métier, avec une formation insuffisante. On n’a, dans le cadre contraint de la formation des enseignants, pas trouvé la place, ou si peu, de les former à l’accueil de ce nouveau public. On a oublié que des enfants accueillis autrefois en établissements spécialisés avec des effectifs réduits et des éducateurs spécialisées allaient se retrouver dans des classes de plus de vingt élèves, sans aucun adulte ressource, ou même des lieux de repos quand ils n’en peuvent plus. On n’a pas prévu, pour ceux qui, sans ces moyens, vivent l’école ordinaire comme un lieu de souffrance, de solutions de réorientation en cours d’année.

Pourtant ces problèmes ne sont pas nouveaux. Nos collègues de petite section de classes maternelles qui accueillaient et accueillent encore des enfants non détectés porteurs de handicap et établissent avec les parents, en cours d’année, les dossiers de notification, les connaissent depuis toujours. Ils avaient et ont de fait toujours la lourde charge d’accompagner ces enfants, toute l’année, le plus souvent sans aide.

Si nous insistons, mesdames, messieurs, sur ce point, c’est parce que c’est dans ce contexte que l’on va fermer des classes avec certes parfois des effectifs qui paraissent, pour la France, raisonnables, mais surtout avec des personnels qui n’en peuvent plus.

Nous voyons de plus en plus de collègues qui doutent du sens de leur métier ou sont épuisés. C’est pourquoi nous le répétons aujourd’hui, c’était le moment d’alléger encore les classes et sections. C’était aussi le moment de réfléchir à une meilleure répartition des moyens, en concertation avec les personnels, et sur une carte de la difficulté qui soit rénovée et élargie aux nouvelles problématiques de l’inclusion scolaire.

Ce sont là malheureusement des sujets nationaux alors même que la notion d’écoute et d’échanges avec les personnels et leurs représentants semblent comme sur d’autre sujets totalement périmée à cet échelon.

Mesdames messieurs nous vous remercions de votre attention.