Déclaration du Sgen-CFDT à la formation spécialisée santé, sécurité et conditions de travail du CSA départementale de la Marne

Déclaration du Sgen-CFDT à la formation spécialisée santé, sécurité et conditions de travail du CSA départementale de la Marne

Monsieur l’inspecteur d’académie, cette déclaration liminaire veut être, dans le cadre de la formation spécialisée santé et sécurité au travail, une alerte.

Nos métiers sont malheureusement encore une fois les jouets d’un exercice de communication et non d’une réflexion durable et constructive. Après la réforme des retraites, qui pour une fois ne stigmatise pas uniquement la fonction publique, nous avons dans le prolongement de la même idée, à savoir que les salariés français ne travaillent pas assez, une attaque plus claire et caricaturale contre les enseignants. J’emploie à dessein ce terme d’attaque car c’est bien ainsi que la grande majorité de nos collègues
évoque ce PACTE.
Ce que sous-entend ce dispositif c’est que les enseignants ne travaillent pas assez, et donc qu’ils doivent travailler plus, s’ils veulent gagner plus. Résultat de ce discours qui contredit toutes les études sérieuses des chercheurs, toutes les remontées que les professionnels font, toutes les statistiques de l’épuisement au travail : une cote mal taillée, un bricolage de plus. Comment remédier au remplacement dans le premier degré sans créer de nouveaux poste de remplaçants ? Impossible ! Et donc pas de blocs de
remplacement dans le premier degré alors que nous manquons de remplaçants.
L’obligation d’accueillir dans nos classes les élèves, au détriment de la qualité des conditions d’enseignement et de la santé des collègues, suffira.
D’autre part, sans même présager des moyens alloués, les missions par défaut que l’on a trouvées pour le premier degré ne seront jamais accessibles à tous les collègues. Il s’agit donc bien d’une mesure profondément inégalitaire et qui de surcroît est appliquée en catastrophe, déstabilisant les services des DSDEN et du rectorat, et toutes les hiérarchies intermédiaires, en plus des équipes.
Dans le secondaire où les effectifs par classe sont trop élevés, au lieu de proposer l’ouverture de division, on accroît sans cesse la charge de travail. Après une deuxième HSA obligatoire on propose, à qui en a encore la force sinon le temps, des missions dont la rémunération ne permettra même pas de compenser ce que l’inflation a grignoté. Et tant pis pour ceux qui n’y auront pas accès et verront encore une fois leur pouvoir d’achat s’éroder.
Et ne parlons pas de la complexité de gestion de ces remplacements de courte durée alors même qu’ils sont le fait pour leur majorité de l’administration elle-même.
C’est une mesure inégalitaire qui va par ailleurs accroître l’écart entre femmes et hommes.
Une fois de plus au lieu de créer des emplois nécessaires on recourt à un expédient qui va diviser les équipes là où nous avons besoin de les renforcer.
L’ultime aberration est atteinte pour nos collègues de lycées professionnels qui devraient accepter des blocs insécables de 6 missions. Cela, ajouté aux annonces de refonte de la carte des formations, place nos collègues de lycée professionnel dans une situation particulièrement anxiogène.

Monsieur l’inspecteur d’académie, le Sgen-CFDT demande une revalorisation de tous nos collègues et que toutes les missions qu’ils remplissent déjà soient, en sus, identifiées, reconnues, rémunérées.
Monsieur l’inspecteur d’académie, nous voulons vous alerter dans cette instance sur la fatigue et les désillusions des personnels que ces mesures inadéquates et injustes vont entraîner. Nous allons vers plus de burn-out, plus d’arrêts longs, et de démissions. Le report de l’âge légal à 64 ans aura également un impact sur la santé des personnels.
Monsieur l’inspecteur d’académie, puisque c’est le rôle de cette instance nous vous alertons sur la saturation des moyens dévolus à l’accompagnement des personnels en souffrance, sur les difficultés de fonctionnement du conseil médical, sur le manque de ressources pour les reclassements et reconversions, sur le manque de budget pour les ruptures conventionnelles. Nous devrions parler de prévention mais nous sommes, encore une fois, comme pour l’application des mesures du PACTE, dans l’urgence, toujours et encore dans l’urgence.
Nous vous remercions monsieur l’inspecteur d’académie de votre attention.